C’est le désamour de soi qui est à l’origine des ressentis des blessures intérieures, ce mal-être plus ou moins profond. Ce désamour de soi se traduit par une méconnaissance de soi, de sa richesse intérieure et de son propre pouvoir et conduit à se fuir par de multiples moyens. L’AMOUR DE SOI est la résultante de la guérison de nos blessures.
Face à celles-ci, il existe plusieurs mécanismes de protection automatiques (donc inconscients) inculqués par l’éducation comme :
- La banalisation : réduire un problème important à une toute petite chose. Vous pouvez reconnaitre facilement ce mécanisme grâce à cette petite phrase entendue souvent « c’est pas grave, c’est la vie, ça arrive à tout le monde ».
- Le déni : c’est nier une blessure. Se persuader qu’elle n’existe pas. Parfois, un parent dont la blessure a été réveillée par le comportement de son enfant, peut se mettre en colère et imposer le silence.
- La projection : nous sommes des êtres de projection càd que nous projetons ce qu’il se passe en nous sur les autres. Par cette illusion, le monde est en parfaite résonance avec ce que nous sommes à l’intérieur.
Il y a également plusieurs façons de vivre ses blessures : en les rejouant (en étant sa propre victime), en les refoulant (en prenant le rôle de celui qui nous a blessé, le bourreau) et en les sublimant (utiliser sa blessure pour servir une cause noble).
Quelles sont ces blessures intérieures qui conditionnent notre existence càd nos choix (professionnels, amoureux, amicaux…) et nos comportements ?
Dans son livre « les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même », Lise Bourbeau décrit en détail les grandes blessures universelles que sont : le rejet, l’abandon, l’humiliation, l’injustice, la trahison avec leurs masques correspondants. Ces « fausses personnalités » ont pour fonction de cacher et protéger la blessure en évitant de la revivre mais par la-même vont malheureusement la maintenir. Le parallèle pourrait être fait avec une blessure physique sur laquelle on aurait appliqué un pansement, sans la guérir profondément.
Le rejet (rejeter => repousser) : si je vis avec la blessure de rejet, je me rejette moi-même (en me traitant de nul(le) par ex), je rejette les autres, et je me sens rejeté(e). C’est LA blessure très profonde qui apparaît le plus tôt dans la vie. Elle chapeaute toutes les autres blessures et se manifeste au niveau de l’Être. Cette blessure si elle est très profonde peut remettre en cause notre droit à exister. Le masque est celui du fuyant. Il recherche la solitude et à une grande capacité à se rendre invisible.
L’abandon (abandonner => quitter) : si je vis avec la blessure d’abandon, je m’abandonne moi-même (ex : j’abandonne un projet qui me tient à cœur), j’abandonne les autres et je me sens abandonné(e). Cette blessure se manifeste au niveau de l’avoir et du faire. Le masque est celui du dépendant. Il est fusionnel, et a besoin de présence, d’attention et de soutien. Il fuit la solitude. L’émotion liée à cette blessure est la tristesse.
L’humiliation (humilier => rabaisser) : si je porte la blessure d’humiliation, je m’humilie moi-même (ex : je me compare, je me rabaisse), j’humilie les autres et je me sens humilié(e). Cette blessure est rattachée à l’avoir et au faire. Le masque est celui du masochiste. Il a fréquemment honte de lui-même et des autres ou peur de faire honte (et/ou dégoût). Il est celui qui écoute le moins ses besoins (même s’il les connaît). Il en prend beaucoup sur son dos car il veut se rendre utile et a tendance à se récompenser avec la nourriture.
L’injustice (justice => appréciation, reconnaissance, respect de droits de chacun) : si je vis avec la blessure d’injustice, je suis injuste avec moi-même (ex : je me critique et j’ai du mal à voir ce que je fais de bien et mes qualités, je ne vois que l’erreur), je suis injuste avec les autres et je me sens traitée injustement. Cette blessure est rattachée à l’avoir et au faire. Son masque est celui de la rigidité. C’est en devenant perfectionniste qu’il tâchera d’être juste. La peur de se tromper est également très forte. L’émotion liée est la colère.
La trahison (trahir => être infidèle) : si je vis porte la blessure de trahison, je me trahis (ex : je ne tiens pas mes engagements vis-à-vis de moi-même), je trahis les autres et je me sens trahi(e). Cette blessure est rattachée à l’avoir et au faire. Le masque est celui du contrôlant. Il se croit responsable et fort et cherche à être fiable et important. Il a peur du désengagement. Il est méfiant et sur ses gardes. C’est le masque qui a le plus d’attentes vis-à-vis des autres car il aime tout prévoir et ainsi tout contrôler. L’émotion liée est l’impatience.
Il est intéressant de noter qu’il existe aussi des blessures liées au Féminin Intérieur (culpabilité et faute) et au Masculin Intérieur (impuissance).
D’où viennent ces blessures ?
Quelques temps après notre naissance, nous découvrons qu’ être nous-même dérange notre entourage en particulier nos fournisseurs d’attention (dans la majorité des cas nos parents) dont notre survie dépend. Nous en déduisons qu’être naturel n’est pas conforme à ce qu’ils souhaitent. Cette découverte douloureuse va entrainer des crises de colère et de révolte, puis l’enfant va finir par se fabriquer un masque, càd une nouvelle personnalité pour répondre à la demande des fournisseurs d’attention.
Ceci vient des messages contraignants (ou drivers) qui ont été entendus dans l’enfance et intégrés à notre insu. On compte cinq injonctions (= IL FAUT) qui supposent des croyances limitantes:
- ” Sois parfait ” va causer la blessure de rejet (“je ne suis pas comme il faut”)
- ” Sois fort ” va causer la blessure de trahison (” le monde est hostile, la vie est un combat”)
- ” Dépêche-toi” va causer une blessure d’injustice (“tu n’as pas le temps, le temps va s’arrêter”, angoisse de mort souvent compensée par une forte pulsion de vie)
- ” Fais plaisir ” va causer une blessure d’humiliation (“ne sois pas authentique pour ne pas blesser”, cela revient à ne pas choisir ce qui nous plait)
- ” Fais des efforts ” va causer la blessure d’abandon (” je ne peux pas être naturel et vrai car je dois fournir un effort”)
Chaque driver génère des inconvénients très consommateurs d’énergie car on s’interdit d’aller dans un autre sens (pas de choix). Cependant, ils peuvent apporter des avantages certains, si nous les utilisons de manière consciente et si nous sortons du conditionnement IL FAUT.
Ces blessures se transmettent de façon inconsciente des parents aux enfants. Mais alors si nous ne sommes pas conscients d’elles, pouvons-nous en être responsable ? « Responsables mais pas coupables. » Cette phase peut nous amener à réfléchir à nos parents et nous conduire à changer notre regard sur eux, non pour voir en eux ceux qui nous ont fait souffrir, mais découvrir les enfants qui ont aussi souffert de blessures dont ils ne sont pas débarrassés.
Faut-il pardonner à nos parents ? Oui, car si nous continuons de leur en vouloir, nous perdons de l’énergie à chaque fois que nous pensons à eux de manière négative. Si vous souhaitez arrêter de perdre du temps et de l’énergie dans des douleurs, des causes perdues d’avance, il est nécessaire de pardonner. Leur pardonner au sens thérapeutique du terme, c’est reprendre le contrôle de sa vie, c’est devenir libre en arrêtant de subir leur influence négative, c’est arrêter de répondre à leurs demandes négatives (consciemment ou inconsciemment).
Être en paix avec ses parents (quoiqu’ils aient fait) conduit à être en paix avec la Vie.
Comment guérir ses blessures ?
Elles ont besoin tout d’abord d’être reconnues puis acceptées pleinement et.. aimées! Le travail thérapeutique sur les blessures peut se réaliser grâce à une psychothérapie.
En Hypnose Humaniste, la thérapie symbolique avancée permet de travailler sur les blessures grâce aux protocoles sur l’enfant intérieur, le féminin intérieur, et le masculin intérieur, mais aussi sur les émotions et les traumatismes.
On reconnait la guérison de la blessure
- de rejet : quand on prend de plus en plus sa place et que l’on devient de moins en moins transparent et que l’on s’affirme. Et si on est « oublié », on va bien le vivre.
- d’abandon : quand on est bien seul, que l’on cherche moins d’attention. La vie est moins dramatique. On est capable de poursuivre des projets seul(e).
- de trahison : quand on est moins attaché aux résultats et que l’on est prêt à accepter que nos plans soient dérangés. On lâche prise plus facilement et on ne cherche plus à être le centre de l’attention.
- d’injustice : quand on se permet d’être moins perfectionniste, de faire des erreurs sans se critiquer ou ressentir colère, on s’accorde le droit de montrer sa sensibilité et vulnérabilité.
- d’humiliation : quand on prend le temps de vérifier ses besoins avant ceux des autres, on en prend moins sur ses épaules et on est davantage libre. On peut faire des demandes sans avoir l’impression de déranger.
Quand vous aurez soigné vos blessures, non seulement vous ne serez plus en réaction et ne vivrez plus dans un monde de guerre, mais personne dans votre existence ne vous fera souffrir.
Sources :
- “les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même” de Lise Bourbeau
- “Psychothérapie” de Patricia d’Angeli
- “Blessures, émotions, Fleurs de Bach” de Lisou Oudin Barbedor