TOUS LES TRAUMATISMES SONT RÉVERSIBLES

Un traumatisme peut survenir suite à un évènement la plupart du temps violent, inattendu, qui a menacé l’intégrité physique et/ou psychique du sujet. Il désigne plus largement les conséquences émotionnelles pénibles que peut entraîner le fait de vivre un évènement éprouvant. Celui-ci peut être difficilement défini car il peut être traumatisant pour certains et pas pour d’autres.

Il peut être individuel (vol, agression…), collectif (victime ou témoin d’un accident de voiture avec plusieurs passagers), d’origine naturelle (tsunami, tremblement de terre…) ou humaine (deuil traumatique, attentats, guerre…).

Certains traumas peuvent passer totalement inaperçus parce qu’ils ont été refoulés ou alors banalisés (ex : exposition précoce à des images érotiques, intrusion dans un espace intime) ou sont même non-violents ou sans agression. Pourtant leurs conséquences peuvent empêcher l’atteinte de certains objectifs (perdre du poids, gagner plus d’argent, arrêter de fumer…).

On dénombre quatre types de traumatisme :

  • un évènement unique et limité dans le temps avec un début et une fin définie (ex: accident, incendie, cambriolage, agression…),
  • un évènement répété avec une menace durable (ex : violence intrafamiliale…),
  • des événements multiples, envahissants et violents présents durant une longue période de temps (ex : inceste, phénomène d’emprise…)
  • un/des évènement(s) toujours en cours.

Les conséquences d'un choc traumatique, les séquelles traumatiques

Tant que la victime d’un traumatisme n’a pas extériorisé la charge émotionnelle liée à l’évènement traumatique, elle va revivre le trauma constamment au présent et ressentir des perturbations physiques et psychiques :

  •  une hypervigilance (le système nerveux vérifie que les informations liées au choc traumatique ne sont pas à proximité) ce qui prend beaucoup d’énergie,
  • un trouble anxieux (le futur ne doit pas contenir d’éléments stressants),
  • un sentiment d’impuissance (les choses ne changeront jamais), de honte, de culpabilité
  • un état de stress aigu,
  • des somatisations (système digestif, douleurs chroniques, problèmes sexuels,…),
  • et jusqu’à un changement de personnalité qui va renforcer les perturbations neurochimiques dans le corps affectant son fonctionnement.

On parlera de syndrome ou trouble de stress post-traumatique (TSPT) si on constate, à la fois :

  • une reviviscence répétitive de l’événement : celui-ci envahit les pensées de manière répétée et de façon incontrôlable (flashback, cauchemars, hallucinations…) suite à un stimuli (son, lieu, odeur…) ou à la baisse de la vigilance (endormissement par ex),
  • un évitement : tout ce qui rappelle l’évènement (lieu, conversation, situation, personne…) est esquivé, banni (bien sûr ce comportement d’évitement participe au maintien de la peur)
  • des effets négatifs sur les pensées et l’humeur (amnésie, irritabilité, perte d’intérêt, dépression, culpabilité…)
  • une altération de la vigilance et des réactions (sursaut, trouble du sommeil, perte de contrôle, problème de concentration…).
Dans certains cas, aux TSPT s’ajoute une dissociation traumatique, un mécanisme d’auto- défense émotionnelle pour survivre à un stress extrême; le cerveau fait disjoncter le circuit émotionnel ce qui a pour effet d’interrompre la production d’hormones de stress. Avec cette  “anesthésie” émotionnelle, la personne est coupée de ses perceptions sensorielles et émotionnelles. Cette dissociation peut durer quelques minutes, quelques heures ou bien s’installer si l’exposition perdure.

Comment guérir des traumatismes? Comment se libérer et traiter un trauma?

La libération d’un trauma se fait au niveau du corps et notamment au niveau de l’ensemble des tissus qui enveloppent la majorité des structures du corps (muscles, nerf, os, vaisseaux sanguins), qui séparent et en même temps connectent toutes ces structures entre elles.

C’est donc au niveau biologique et non psychologique que le trauma doit être traité (parler ne sera pas suffisant, s’il n’y a pas libération totale de l’émotion).

Il convient tout d’abord de reconnaître l’émotion et l’extérioriser (si le sujet ressent une émotion, c’est qu’elle est en train de sortir, et donc qu’elle était maintenue à l’intérieur). Et ensuite de rompre le cycle traumatique c’est-à-dire modifier le discours interne (ce que l’on pense de soi-même dans cette situation).

Hypnose deuil amoureux

Quelle thérapie pour guérir les traumatismes?

Il existe aujourd’hui de nombreux outils pour traiter efficacement les traumatismes (TCC, thérapie d’exposition prolongée, EMDR, Gestalt thérapie, RITMO® …).

Le RITMO® (Retraitement de l’Information Traumatique par les Mouvements Oculaires) est un outil de thérapie brève, créé en 2006, qui permet de traiter efficacement les traumatismes, en alliant l’hypnose et l’EMDR*.

Le RITMO® s’appuie sur les stimulations bilatérales alternées (SBA) qui peuvent être visuelles, auditives, kinesthésiques. Elles constituent un moyen très simple de stimuler un mécanisme d’auto-guérison présent en chacun de nous.

Le RITMO® permet non seulement de désensibiliser le sujet à l’émotion désagréable (colère, tristesse, peur, dégoût,… ) mais aussi de transformer les croyances négatives liées à l’évènement (après les avoir identifiées) pour les transformer en croyances positives (ex “je suis impuissante” devient ” je suis capable de le faire”,  “je suis en danger” devient “je suis en sécurité”).

Ainsi, la personne pourra développer de nouvelles ressources grâce à la modification de la perception de l’évènement (il ne s’agit pas de l’oublier mais de transformer son impact pour grandir davantage). Il est fréquent qu’en peu de séances (même dès la première), la personne éprouve un sentiment de calme, de soulagement et de compréhension nouvelle…

Cette technique permet de travailler non seulement sur les traumas, mais aussi sur tous les blocages émotionnels, l’estime de soi, la confiance en soi, les deuils…

Comment RITMO® fonctionne ?

Dans le cerveau limbique (émotionnel), sous la montée d’un stress aigu, l’amygdale “s’enflamme” en raison d’une activité extrême (qui provoque des manifestations physiques telles que la transpiration, des tremblements…) et inhibe l’hippocampe qui est sensé gérer et traiter l’évènement : l’évènement traumatique a “gelé” le processus de traitement de l’information. La scène traumatique repasse alors en boucle avec toutes sortes de sensations et d’émotions cauchemardesques.

Les Stimulations Bilatérales Alternées permettent à l’amygdale de s’apaiser. Et l’information qui était bloquée pourra ensuite être traitée par l’hippocampe. L’information ne reste plus bloquée dans le présent.

*L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) fait partie des dernières révolutions thérapeutiques. La thérapie EMDR est née en 1987 et a été utilisée avec succès contre le stress post-traumatique sur les vétérans du Vietnam. Elle s’est ensuite étendue à divers publics.