Les étapes du deuil

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Identification des étapes du deuil

Ces différentes phases du deuil qui ont été identifiées ne se vivent pas forcément linéairement dans le temps. En effet, chaque deuil est unique. Par conséquent, il est possible d’expérimenter d’autres étapes, de revenir à des étapes déjà franchies ou de ne pas vivre certaines d’entre elles.

La 1ere étape : la sidération, le choc, le déni 

 La perte est hors de la réalité, inimaginable. La personne n’y croit pas. C’est un véritable choc qui peut durer de quelques heures à une semaine. Le déni joue comme un amortisseur jusqu’au moment où la personne sera prête à accepter la réalité. C’est un mécanisme de protection. Mais à un moment donné, le retour à la réalité est nécessaire même si celle-ci est très douloureuse.

La 2ème étape : la fuite ou la recherche de la personne disparue

 La fuite va se caractériser par une recherche d’activités frénétiques ou adopter certains comportements afin d’oublier ou de fuir la douleur. La personne peut aussi être dans la recherche de l’autre en s’imaginant que la personne disparue est toujours là. Ex : lui parler, mettre son couvert, parler d’elle comme si elle était toujours là. Cette phase peut durer de 6 mois à un an.

La 3ème étape : la déstructuration 

Durant cette étape qui apparait en général en 6 mois et deux ans après la perte d’un être cher, la personne est revenue dans la réalité. C’est la prise de conscience que la personne disparue ou partie ne reviendra jamais.

Des émotions diverses vont alors se manifester : colère, tristesse, révolte, culpabilité, chagrin…. Et de nombreux symptômes peuvent apparaître : troubles du sommeil, perte ou prise de poids, repli sur soi, découragement, fatigue, perte de confiance ou estime de soi, …

Cette étape est absolument nécessaire et saine, car elle permet le rétablissement du système.

La Colère

La colère et le ressentiment peuvent être vécus vis-à-vis de la vie, de l’univers, d’un tiers ou même vis-à-vis de la personne perdue. Si la personne ne se permet pas de ressentir cette émotion, celle-ci peut être transférée ou déplacée sur une autre personne ou d’autres éléments de sa vie. Si cette étape n’est pas correctement traversée, la colère peut se transformer en amertume.

Le marchandage 

Cette étape ne se produit pas forcément. La personne espère que son désir le plus cher se réalisera, si elle adopte une bonne conduite par exemple. Elle va donc conclure des pactes avec des instances plus grandes qu’elle (l’univers, Dieu, la Vie… selon ses croyances). Ce moment peut aussi être marqué par le regret et la culpabilité. Dans ce dernier cas, l’agressivité est dirigée contre soi-même. Ex: la personne se rend responsable de la situation et pense à ce qu’elle aurait dû faire pour changer la situation « si j’avais pas fait ça, alors …. ») 

La grande tristesse

C’est l’émotion typique du deuil. Elle est très importante et doit être vécue et exprimée. Or, l’inconfort de l’entourage par rapport à la souffrance de la personne endeuillée peut avoir pour conséquence de remonter le moral de celle-ci. Le mieux est dans ce cas, d’avoir une attitude d’écoute et d’accueil.

Attention :

éviter les émotions douloureuses et difficiles (en les réprimant par ex) risque de retarder la résolution du deuil. L’expression des émotions et leur acceptation est la clé de toute guérison. Ce travail d’acceptation des émotions est donc primordial. Ce n’est ni un signe de faiblesse, ni de fragilité. Il n’y a aucun risque d’effondrement non plus. Et il a été observé et démontré qu’exprimer ses émotions durant un deuil participe à améliorer sa santé physique et psychique.

Il peut arriver qu’une personne reste coincée dans certaines de ces émotions et ne parviennent pas à passer à l’étape suivante (restructuration et acceptation). Ainsi le deuil reste « bloqué » à cette étape, et ce pour plusieurs raisons : la culpabilité, la peur d’oublier l’être cher…

La 4ème étape : la restructuration et l'acceptation (différent de la résignation) 

Cette dernière étape n’est possible que si l’étape précédente a été traversée. La personne peut commencer à accepter l’idée que la réalité ne peut être changée et qu’il est temps de reconstruire sa vie. Une vie qui portera toujours la cicatrice de la perte. Ainsi, sans jamais oublier la personne disparue, elle va apprendre à vivre avec (sans résignation). Et même si le deuil est traversé, les dates anniversaires et significatives pourront être encore sensibles  longtemps.

La personne va découvrir de nouvelles ressources en elle. Peut-être aussi découvrir une dimension plus profonde de l’existence, commencer de nouveaux projets, s’ouvrir à nouveaux à d’autres personnes. Dans cette phase, il y aussi la conscience que l’Amour est toujours présent.

S’ouvre alors une période de paix, la personne s’autorise à vivre sans l’autre.